Oui, les Golden Globes, c’étaient il y a six jours, #old. Vous avez peut-être déjà lu tout ce qu’un être humain peu lire sur le sujet, ou peut-être que vous attendiez encore cette newsletter pour vous informer sur le sujet. Eitherway, voici un récap popcorn unicorn des Golden Globes. Les Golden Globes sont de loin ma cérémonie préférée.

Autant les Oscars et les Césars m’ennuient, autant les Golden Globes m’éclatent. Les tenues sont plus cools, les œuvres récompensées plus pop, l’ambiance plus en phase avec l’actualité. L’an dernier, c’était aux Golden Globes que les femmes d’Hollywood avaient montré leur solidarité face à #MeToo en portant des robes noires et en dévoilant l’initiative Time’s Up. Cette année, il y avait espoir que la cérémonie soit celle de la révolution queer. Raté.

Parmi les films récompensés, deux étaient des films qui mettaient en scène des musiciens gays de couleur. Cela aurait put être cause de célébration si… ces deux films n’avaient pas minoré l’homosexualité de ces musiciens. Je parle bien sûr de Bohemian Rhapsody (meilleur film et meilleur acteur pour Rami Malek dans la catégorie drame), qu’on ne présente plus, et Green Book (meilleure comédie, scénario et second rôle avec Mahershala Ali), dans lequel un chauffeur blanc devient une personne bien en conduisant un musicien noir et gay, Dr Don Shirley, à travers le sud des Etats-Unis des années 60.

Ces films ont des problèmes différents. Dans le biopic de Freddie Mercury, son homosexualité n’est montrée que comme débauche et honte et sa relation avec Jim Hutton se limite à un bisou et une poignée de main (alors qu’elle a duré sept ans) – lire cet article de Vox. Dans Green Book, Don Shirley n’est qu’un accessoire pour mieux parler de comment le mec blanc hétéro est au fond un mec bien.

Ils ont cependant un problème en commun : ces films montrent des hommes gays s’excuser d’être gay comme l’explique Out. Bohemian Rhapsody a même inventé un épisode de la vie de Queen dans lequel Mercury aurait supplié ses partenaires de l’accepter à nouveau dans le groupe pour jouer le Live-Aid. C’est dommage que ces deux films aient été récompensés alors que plusieurs films vraiment « unapologetically gay » étaient nommés comme La Favorite (pour lequel Olivia Colman a reçu le prix de la meilleure actrice de comédie) ou Can You Ever Forgive Me?, pas encore sortis en France.

Côté séries, c’est un peu mieux. On pleure que l’excellente série Pose n’ai rien remporté, on se console en se disant que The Assassination of Gianni Versace a remporté deux trophées, celui de la meilleure mini-série et du meilleur acteur dans un second rôle pour Darren Criss, et que Ben Whishaw a obtenu le prix du meilleur second rôle pour la mini-série A Very English Scandal. Ca nous fait donc quatre films et séries récompensées sur des hommes gays, joués par des hétéros (sauf Ben Whishaw). Où sont les lesbiennes et les trans

Je vais vous le dire : sur le tapis rouge ! A vrai dire, on avait rarement vu un tapis rouge aussi queer. Côté nanas, mon cœur ne savait pour qui battre entre la super féminité et la classe des actrices de Pose et la badass butchitude de Lena Waithe. Côté mecs, que d’imagination, que de réinvention du costume-cravate, wow. Même les hétéros s’y sont mis. Timmy chéri, on attend ton coming-out pan avec impatient.

Il y avait une dernière chose importante à noter : les discours. L’ambiance était clairement à la bienveillance comme l’a noté Numerama. Pas de monologue d’ouverture piquant cette année : le duo Andy Samberg et Sandra Oh ont joué l’anti-polémique. Alors grande victoire du politiquement correct, du “on ne peut plus rien dire” ? LOL. La journaliste Marie Turcan parle dans son article sur Numerama de “vent de fraîcheur [qui] soulage”, j’acquiesce.

On a aussi apprécié les discours de Ben Whishaw et Brad Simpson, producteur exécutif aux côtés de Ryan Murphy de The Assassination of Gianni Versace, qui ont tous deux salué le courage des hommes gays et outs qui ont inspiré leurs séries. Les discours et d’autres moments LGBT de la soirée sont à retrouver sur Komitid.

On garde de ces Golden Globes la bienveillance, on jette les récompenses de films qui nous représentent n’importe comment.

Sortez le pop-corn ?

? Comédie Love, sur Gouinement Lundi

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Dans la continuité du point Muriel Robin de la semaine dernière, je vais vous parler d’humour gouin. On va ignorer le spectacle d’Ellen DeGeneres sur Netflix qui m’a ennuyée ferme (ça + son soutien de Kevin Hart = Ellen, faut te ressaisir) et s’intéresser aux jeunes talents français. L’émission Gouinement Lundi vient de sortir un épisode spécial : l’enregistrement de la première édition de Comédie Love, du stand-up version safe space.D’habitude, je suis un peu blasée par les blagues sur la découverte de son homosexualité et sur les coming-out mais là, les humoristes m’ont ravi. Tahnee L’autre prouve définitivement qu’elle est le talent à suivre. Je tiens aussi à remercier cette personne qui semble être un mec et qui avait le meilleur rire de la soirée.  

Si vous voulez encore plus d’humour gouin, Shirley Souagnon est sur Netflix dans Humoristes du Monde. Je trouve ça drôle une fois sur deux, gênant le reste mais je vous laisse vous faire votre idée.

? A Very English Scandal, sur Amazon Prime

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Encore un film dans lequel un homme tente de tuer un gay parce qu’il est out. Oui, mais là on n’est pas dans le trope bon à enterrer du « bury your gays » parce que le meurtrier est gay lui-même et que c’est Hugh Grant !Cette mini-série en trois épisodes raconte l’affaire Thorpe ou comment le député anglais Jeremy Thorpe, qui était dans le placard comme c’était de bon goût dans les années 60/70 (ah bon, c’est toujours le cas maintenant ?) s’est épris de l’âme innocente de Norman Scott, l’a entretenu puis a tenté de le faire tuer quand celui-ci a commencé à parler. C’est écrit par Russell T Davies aka M. Queer As Folk, et réalisé par Stephen Frears. Sans surprise, c’est fascinant. La leçon du film : faites gaffe à qui vous choisissez comme sugar daddy au placard.  

Ben Whishaw, lui-même gay, réussit merveilleusement bien à faire évoluer son personnage de jeune gay perdu en une icône queer pas prête de s’excuser d’exister. Il lui a d’ailleurs très rendu hommage après les Golden Globes.

Quant à Hugh Grant… Je n’ai jamais trop compris pourquoi les nanas fondaient devant lui à sa grande époque. En revanche, Hugh Grant en vieux gay diabolique, je dis oui, oui et oui. Si vous avez aimé Evil Hugh Grant, regardez donc Paddington 2, qui est le parfait film pour sourire bêtement, dans lequel il jouait déjà un gay qui voulait se débarrasser de Ben Whishaw, enfin je veux dire Paddington, l’ours auquel Ben Whishaw donne sa voix.

Disponible sur Amazon Prime

L’actu paillettes ✨

L’indo-américain Nik Dodani s’est peut-être fait connaître avec ses rôles d’ado vraiment hétéro dans Atypical et Alex Strangelove, mais son rêve c’est de jouer des personnages queers, comme lui. En 2019, il sera à l’affiche d’une série et d’un film où il jouera un personnage gay et a écrit un film qu’il décrit comme un Lady Bird indien gay. HÂTE. [HuffPost US]

De Niro est l’allié dont nous avons besoin. [Têtu]

Le groupe queer Sleater-Kinney est de retour et c’est l’artiste queer St Vincent qui produit. Riot grrrls, be ready! [AV Club]

Les Victoires de la Musique ont nommé plusieurs stars queers mais restent toujours aussi ringards. [Les Inrocks]

Vous ne connaissez probablement pas le créateur de Pose. Il s’appelle Steven Canals, il est latino, noir, queer et il vient du Bronx. [Out]

Greg Berlanti fait des séries kitschs mais ses personnages LGBT+ sont top. Qui préférez-vous Peach Salinger (You), Ambrose Spellman (Sabrina) ou Grace Choi (Black Lightning) ? [Hornet]

Le crush unicorn : Indya Moore ?

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 Indya Moore est le genre de nana qui fait de l’ombre sur un tapis rouge. Cette mannequin, une des premières top model trans, est surtout connue pour son rôle d’Angel Evangelista dans Pose. Dans cette série sur la Ballroom culture à la fin des années 80, elle joue une membre de la House of Evangelista, travailleuse du sexe et grande gueule, qui se lance dans une relation avec un loup de Wall Street. Dans la vraie vie, c’est une accro à Instagram, aux looks audacieux et à la prise de parole engagée.

Le quart d’heure musical ?

Après avoir entendu sa chanson Americanos, je me suis un peu fascinée pour Holly Johnson, le chanteur ultra gay de Frankie Goes to Hollywood. Et c’est comme ça que je suis tombée sur sa chanson Legendary Children (All of Them Queer) qui rend hommage aux célébrités LGBT+ à travers l’histoire. C’est mauvais et en même temps… A retrouver sur Spotify et Deezer !IMG_46C3B15F9A6A-1


Sur ce, à la semaine prochaine.

Et d’ici là, je vous souhaite d’accueillir les cadeaux de la vie comme Troye Sivan accueille ce bouquet de fleurs.

Ciao ciao, Aline

timothée