Pendant les 20 premières années de ma vie, je n’ai lu, vu et écouté que des histoires de gens hétéros. Des histoires d’amour entre des femmes qui essayaient de ne pas péter au lit (Relax Carrie Bradshaw, c’est pas si grave) et des hommes qui refusent que leur garçon joue avec des poupées (Ross Geller, vraiment ?). Des histoires d’amitié où la fille est badass et fait tout pour ses deux parasites d’amis mâles (Hiiiiii Hermione). Des histoires de mariages, de grossesses inattendues, de sexe à la papa, d’hommes lourds et de femmes bien coiffées…
Dix ans plus tard, le lobby LGBT a réussi à prendre le contrôle d’Hollywood et de l’industrie musicale. Muahahahah. Nous pourrions, si nous le voulions, ne consommer que des œuvres LGBT. Et même plus besoin de se limiter à quelques programmes “de niche” et quelques films indépendants sans le sou ! Nous avons le droit à nos romances adolescentes niaises au cinéma (oh la cuterie de Love, Simon), à nos superhéros out (dès 2019 dans vos cinémas), à nos émissions de téléréalité que les hétéros nous envient (Ru Paul’s Drag Race est sur Netflix, ya all) et nos concerts ultra queers* à l’Olympia (Hayley, marry me!). Tout n’est pas rose, loin de là, mais nous vivons un moment de la pop culture fascinant.
J’ai donc décidé de faire une newsletter pour parler de pop culture, de tropes et de clichés, de gossips et de bonnes nouvelles et surtout pour partager toutes les pépites queers que j’aime. Comme je suis « un peu » enthousiaste, j’ai choisi un format long (n’oubliez pas cliquer sur « view full email » si l’email est tronqué !). Comme dirait Janelle Monae : I like that. Mais il est temps de faire les présentations.

Je suis une journaliste cis queer qui préfère regarder Sierra Burgess is a Loser que Cyrano de Bergerac (c’est dire), passer des heures sur le compte Insta de Gus Kenworthy et Adam Rippon que sur Eurosport et lire les études de GLAAD que celles de The Economist.
Sans plus attendre, c’est parti !
Sortez le pop-corn ? |
? The Chilling Adventures of Sabrina, de Roberto Aguirre-Sacasa
Halloween est derrière nous mais ce n’est pas une raison pour arrêter de parler des Chilling Adventures of Sabrina (Les nouvelles aventures de Sabrina en français, titre qu’on va ignorer parce que cette série mérite mieux qu’un nom soporifique). Dans ce remake Netflix, Sabrina n’est plus une adolescente souriante et gentillette, qui vit dans un appart cool avec ses tantes mais est une adolescente engagée et badass qui vit dans un manoir creepy avec ses tantes et son cousin. Et c’est de la bombe.
La série s’empare des clichés sur les sorcières et les cultes sataniques pour en faire une série camp à souhait avec son lot de personnages queers. C’est too much, c’est WTF, bref, c’est le guilty pleasure par définition. S’il y a un côté Riverdale gay qui fait peur, c’est normal. Le producteur a travaillé sur Riverdale, Glee, Looking et Carrie. Ca donne le ton.
On retient surtout Ambrose Spellman, le très sexy cousin pansexuel joué par Chance Perdomo et Susie Putnam l’amie genderqueer jouée par le badass Lachlan Watson (seriously, regardez son Instagram). Pas de queer-baiting ici, on a amplement l’occasion de voir Ambrose s’adonner à la pansexualité et Susie être fière. Petit plus, ces deux acteurs sont queers IRL. Bref, sortez votre plaid et binge-watchez !
? Homo Sapienne, de Niviaq Korneliussen
Les premières pages d’Homo Sapienne font un peu le même effet que celles de King Kong Theory : énervées, rapides, elles foutent KO. D’entrée de jeu, on comprend que Niviaq Korneliussen ne va pas respecter les règles. La ponctuation, elle s’en fout. Ecrire dans une seule langue, elle s’en fout. Respecter la bienséance, elle s’en fout. Dans ce premier roman, l’autrice groenlandaise suit la vie de cinq jeunes dans la ville de Nuuk. Certain·es sont out, certain·es vont le devenir. C’est cru, ça ne laissera pas insensible. Ce qu’on retient de ce livre, c’est son ton et sa perspective. Si vous en avez marre des romances blanco-hétéro-bourgeoises, ce livre est fait pour vous : on y découvre la vie au Groënland, les petits mots doux locaux et l’ennui de sa jeunesse. En divisant son livre en cinq chapitres, l’autrice nous permet de découvrir ce qu’il se passe dans la tête de chacun des cinq personnages et de mieux comprendre les actions de chacun.
L’actu paillettes ✨ |
YES ! Andreja Pejić, actrice trans, joue le rôle d’une lesbienne cis dans le dernier Millenium. Les coulisses du casting sont à découvrir (mais pas le film). [Them.]
Garrett Clayton, ancienne star de Disney et de King Cobra (oui, c’est un grand écart), en a eu marre du placard. Il témoigne de l’homophobie à Hollywood. [Gay Times]
Au Maroc, les Kabareh Cheikhtas, un groupe d’hommes travestis qui rendent hommage aux chanteuses traditionnelles marocaines. [Komitid]
Rose & Punani nous offre du ASMR drag chic. Merci. [YouTube]
L’âge d’or des coming-of-age movies is upon us. C’est beau, c’est vrai, c’est émouvant. A lire impérativement. [The Atlantic]
Le décomplexé et lumineux youtuber Bilal Hassani ne se laisse pas démonter par les homophobes et signe avec un label ! [AJ+/Komitid/Twitter]
Le crush unicorn : Ezra Miller ? |

Ezra Miller est l’icone queer ultime. La star de We Need to Talk About Kevin, The Perks of Being a Wallflower et membre du groupe Sons of an Illustrious Father profite de la sortie du deuxième tome des Animaux Fantastiques pour nous gâter avec les looks les plus wow de cette année.
Ezra Miller en robe-cape-doudoune, Ezra Miller avec une fleur dans la bouche, Ezra Miller dans un manteau de fourrure rose, Ezra Miller en chouette glam rock…
Mais au delà de ses looks, il y a ses choix : donner naissance à une chèvre dans un manteau Alexander McQueen, chanter “I want fag tatooed in red on my forehead”, vivre en polycule (polyamourous molecule), etc. GQ est allé le rencontrer sur sa ferme et en a tiré l’article parfait accompagné du shooting le plus hot de l’année. Pour celles et ceux qui préfèrent le français, RTL Girls fait aussi un article tip top.
C’était Aline et je consens à recevoir vos remarques et conseils (et lettres d’amour), so hit me back!
Love & kisses