La continuation de l’adaptation sérielle de la saga culte Les Chroniques de San Francisco (1993) est enfin sur Netflix et c’est tout ce qu’on espérait ! La série nous invite dans le quotidien d’une dizaine de personnes LGBT+ dans un San Francisco en changement. On s’attache très rapidement aux différents personnages que ce soit ceux qui cherchent à devenir influenceurs, ceux qui gèrent leurs problèmes de famille, ceux qui se séparent, ceux qui se mettent ensemble, ceux qui s’aiment plus que jaja. Je ne vais pas vous le cacher, j’ai pleuré dès le deuxième épisode.
Les acteurs et actrices, majoritairement queers, sont toutes parfaites. Ellen Page brille dans son rôle sur mesure de butch à casquette et chemise fermée jusqu’en haut. Elle est très clairement faite pour jouer des femmes queers. Murray Bartlett (Looking) est toujours aussi beau et le couple que son personnage Michael forme avec Ben (Charlie Bennett) est #CoupleGoal. Quant à May Hong, l’interprète de Margot… Alerte caliente ! Elle réussit même à rendre le mulet sexy.
Comme on pouvait s’y attendre avec une telle équipe queer aux commandes, Tales of the City est la série que les LGBT+ méritent. Elle célèbre la joie des LGBT+ et leur trauma avec beauté. Avec ses personnages de 20 à 90 ans, elle met en lumière l’évolution de notre rapport à nos identités, les différences générationnelles, les conséquences qu’a eu l’épidémie du Sida sur les hommes gays de plus de 45 ans, la vie en couple sous PrEp, le féminisme queer et tant d’autres sujets qui nous accompagnent dans nos vies de LGBT+.
Il y a tant d’arcs magnifiques mais l’un des plus uniques et touchants est probablement celui de Jack et Margot, un couple obligé de redéfinir leur relation après la transition de Jack. A travers cette histoire, la série aborde la fluidité sexuelle et l’attachement qu’on a à nos orientations. Puissant !

La beauté de Tales of the City vient aussi de la façon dont les personnages se comportent, dont ils se meuvent avec fierté, dont ils se touchent et font l’amour. Tales of the City filme la sexualité de ses personnages avec fréquence, tendresse et queer gaze. Lauren Morelli, showrunneuse de Orange is the New Black, signe là une mini-série en dix épisodes qui reflète son temps, une mini-série qui met en avant la diversité des personnes queers, célèbre la fluidité de ses identités et offre aux personnes LGBT+ la possibilité d’écrire, réaliser et jouer ses histoires.
Malgré les problèmes des un·es et des autres, Tales of the City propose un modèle rêvé de communauté queer avec sa solidarité, ses couples sains et forts et la liberté et la beauté de ses personnages. Que cela fait du bien !
Sortez le pop-corn ? |
? I Love Dick, Amazon Prime
Chris (Kathryn Hahn), une cinéaste hétéro-mariée ratée, se prend d’obsession pour Dick (Kevin Beacon), un artiste à la masculinité cowboy vivant dans le bled texan de Marfa, repère d’artistes et de fermier·es. Sa libido retrouvée l’inspire et l’oeuvre très sexuelle qu’elle en tire réveille les femmes de la ville. I Love Dick offre ainsi une réflexion sur la sexualité féminine totalement queer. Les femmes expriment crûment leur désir, se le réapproprient, explorent l’origine de leur sexualité, réfléchissent au pouvoir de la virilité, à l’expression de leur féminité. Dans le merveilleux épisode 5, Devon (Roberta Colindrez), une lesbienne butch au charme irrésistible, se rappelle la naissance de sa masculinité et de son désir lesbien. C’est beau, c’est sexy, c’est puissant.
Audacieuse, expérimentale, la série de Jill Soloway (Transparent) ne se contente pas de parler d’art, elle est art.
L’actu paillettes ✨ |
Erratum : la semaine dernière, je m’étais un peu emportée en disant que Sufjan Stevens était out. Il n’a jamais défini son orientation sexuelle publiquement mais les rumeurs vont de bon train. [New Now Next]
En parlant de rumeurs, vous avez vu que Richard Madden (Bodyguard, Rocketman) sortirait avec Brandon Flynn (13 Reasons why) ? Je stan. [Melty]
Cyril, participant gay à Koh Lanta, a du répondant. Il répond aux homophobes qui l’attaquent ces derniers jours avec humour. [Têtu]
Sans surprise, la Russie a fait des coupes à Rocketman. Devinez ce qui a sauté ? [Têtu]
Pour Komitid, je me suis plongée dans l’histoire d’Anne Lister, l’héroïne de Gentleman Jack. [Komitid]
Chis est partout. Dans la même semaine, elle a repris “Sissy That Walk” dans RuPaul’s Drag Race et a dévoilé une nouvelle collaboration avec Charli XCX au festival Primavera Sound à Barcelone. [Pitchfork]
L’heure de la renaissance queer a sonné. Les créatrices des meilleures séries LBT+ de ces dernières années se sont confiées sur l’impact de leur personnage LGBT+ et l’importance d’avoir des scénaristes queers. [Refinery29]
Le quart d’heure musical ? |
C’est l’heure d’écouter les nouveautés queers ! Cette semaine, le retour de Sleater Kinney, le hip-hop de Steve Lacy, à peine 21 ans mais déjà ancien membre de The Streets et auteur pour les stars, une chanson du nouvel album d’Elior, le Troye Sivan français, le dernier morceau de Clairo, 20 ans, produit par Rostam Batmanglij, et une toute nouvelle chanson de la reine King Princess.
A retrouver sur Spotify et Deezer.
N’oubliez pas célébrer ce mauvais temps car grâce à lui vous pouvez passer votre weekend à binge-watcher Tales of the City en paix. Merci, ô mauvais temps !
A la semaine prochaine,
Aline
